31 mai 2009

Campagne pour parisien en mal de verdure

Nous avons fait un tour à la ferme de Villetain aujourd'hui, à la cueillette tout d'abord, puis à la ferme. Il faut dire que c'est assez proche de Clamart, et comme le temps était plutôt agréable, cela nous semblait le bon moment pour y aller, d'autant qu'il y avait une journée porte ouverte ou je ne sais quoi de spécial aujourd'hui.
En arrivant, nous nous apercevons que les champs sont tout proches de la DGA et du CEA. En plaisantant, je demande si nous allons manger des fruits et légumes radio-actifs avec risque denous mettre à briller la nuit. En arrivant sur les lieux, on sait en tout cas que l'on se nourrit aux pots d'échappement... La cueillette étant le long de la route, celle là même qui a vu je ne sais combien de centaines de 4 roues en tout genre aujourd'hui. Il y avait un monde dingue, des bagnoles partout, et une concentration de 4x4 et de grosses berlines absolument assourdissante ! Et pas des gens du coin, non : 91, 92, 75, 94... le tout pour cueillir quelques KG tout au plus de fruits et légumes, certes en production locale, mais avec un bilan CO² à faire pleurer. A se demander si ce n'est pas moins pire d'acheter des poires du chili sous blister au supermarché du coin. Je disais donc des bagnoles partout, chacun avec ses petites habitudes nocives : comme la météo était un peu lourde, notre voisin de parking attendait Mme dans sa Merco en faisant tourner le moteur pour faire tourner la clim... observation 12 min montre en main. Faut quand même pas exagérer, il ne faisait que 23° dehors aujourd'hui... Mme aurait peut être défraichi son brunshing en entrant dans la voiture ? A moins que Mr avait besoin d'une excuse pour rester dans la voiture, sans se coltiner Mme...
Arrivés au milieu des fraises, on s'aperçoit que c'est le 1er jour où la cueillette de nos fruits rouges adorés est ouverte. En effet, c'est plus vert que rouge dans les allées... bref, on reste un petit moment histoire de ramasser nos 300 gr pour ne pas repartir totalement bredouilles, mais sans conviction. Moi qui pensais retrouver le plaisir de la cueillette de mon enfance dans le jardin de mon grand père, et bien raté. Il faut dire que ce n'est personnel comme lieu et que ce n'est pas du tout propice à la méditation comme lieu. J'ai voulu aller aux fèves en me disant que ma mauvaise impression et la mauvaise humeur qui allait avec passeraient peut être : que nenni ! Rien, il n'y a plus rien ou presque sur les pieds, il faut dire que c'est dimanche en fin de journée. On n'avait qu'à se lever de bonne heure et être là avant la cohue si on voulait être bien servis. On passe en caisse et zou, on file.
Non, en fait, quitte à être là, autant aller jusqu'à la ferme, il parait qu'il y a des veaux à voir. Les enfants aiment bien, nous aussi d'ailleurs, ça nous rappellera nos vacances à la ferme. Il y a peut être 200 m à parcourir entre les 2 lieux, sur la route, sans aucune sécurité, les voitures à la queue leu-leu passant tout près de nous. Le BB a fait une cure de pot d'échappement, BEURK.
Arrivés à la ferme, enfin, ce qui est appelé ferme, il y a un espèce de marché où les gens s'entassent : on peut acheter des produits frais, des vrais produits par des vrais agriculteurs. Mais le tout sous une petite halle bien léchées, avec des commerciaux et non des passionnés des produits comme on en trouve dans les vraies fermes. C'est sur, c'est moins bourru, plus policé. Je vois bien M et Mme 4x4 BMW dire à leurs invités : "nous avons été les chercher à la ferme" !!! Sans commentaires...
Quant aux vaches, et surtout à la traite, c'est une déprime totale : on voit les vaches engoncées dans un harnais de métal ne leur laissant pas le plaisir de bouger, sur un manège, avec un ouvrier qui branche la trayeuse à la chaine, sans même se déplacer puisque les vaches tournent. Ah le progrès que c'est beau... et déprimant. Ces pauvres vaches doivent être stressées par les parisiens en goguette, dans leur univers aseptisé qui fait penser à un labo plutôt qu'à une ferme, à se demander si le lait ne sort pas déjà avec la cartonnette d'un litre, et déjà porté à UHT... Quoi qu'il en soit, c'est pas cette campagne là que l'on aime, ce n'est pas celle là qui nous touche au coeur car elle n'a rien d'authentique, mais est tout à fait le reflet d'une société normée et où l'Homme veut contrôler d'un côté et où les autres veulent du spectacle... Re-BEUR.
On est rentré à la maison assez vite finalement, avec cette sensation d'avoir perdu notre temps, et de vivre dans un monde qui n'est pas le nôtre. Quand on voit ça, on se dit que l'on est vraiment des extra-terrestres, et que la prise de conscience et le changement ne sont pas pour demain. Je voterai donc Europe Ecologie aux Européennes, n'en déplaisent aux biens pensant qui nous prennent pour des utopistes. Mais ce monde là, je n'en veux vraiment pas, ni pour moi, ni pour mon fils. Il est urgent d'agir.

Aucun commentaire: